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Choix Goncourt de la Géorgie

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le Prix Goncourt. Choix de la Géorgie 2022 au roman de Cloé Korman, Les Presque Sœurs 

En 2019, la Géorgie a eu l’honneur de rejoindre la liste des pays qui participent au Choix Goncourt à l’étranger. 

Depuis, le Choix Goncourt de la Géorgie porte sur la troisième sélection du Prix Goncourt, faite par l’Académie Goncourt.

Il est réalisé par les étudiants, les lycéens, ainsi que les jeunes lecteurs de la Médiathèque de l’Institut Français de Géorgie. 

Les quatre éditions du Choix Goncourt de la Géorgie ont été organisées par l’Institut Français de Géorgie et l’Université d’État Ilia, avec le soutien de l’Ambassade de France en Géorgie et de l’Agence Universitaire de la Francophonie.

Cette année, à la sélection de la quatrième édition ont participé les étudiants de trois universités - Université d’État Ilia, Université d’État Ivané Javakhishvili de Tbilissi, Université d’État Akaki Tsérétéli de Koutaïssi - et les jeunes lecteurs de la Médiathèque de l’Institut Français de Géorgie, qui ont fait leur choix parmi les quatre romans sélectionnés par l’Académie Goncourt au troisième tour :

Brigitte GIRAUD, Vivre Vite, Paris, Flammarion, 2022  (Prix Goncourt 2022) 

Giuliano da EMPOLI, Le Mage du Kremlin, Paris, Gallimard, 2022

Cloé KORMAN, Les Presque Sœurs, Paris, Seuil, 2022

Makenzy ORCEL, Une somme humaine, Rivages, 2022  

Les étudiants des trois universités géorgiennes et les jeunes lecteurs de la Médiathèque de l’Institut français de Géorgie ont lu les quatre romans, on délibéré au sein du jury de leurs établissement respectifs pour faire leur choix et ont délégué un de leurs représentants au jury général qui s’est réuni le 29 septembre. La délibération a duré longtemps, puisqu’il n’y avait pas l’unanimité entre eux, chacun de représentants défendant le choix fait au sein du jury de son établissement.

Après une délibération de plus d’une heure, ils sont arrivés à un consensus pour attribuer le Prix Goncourt. Choix de la Géorgie 2022 au roman de Cloé Korman, Les Presque Sœurs.  

Même si le roman revêt les traits et les caractéristiques d’un roman documentaire, toutes les recherches accomplies par l’auteure sur les centaines de milliers de déportés dans les camps nazis nous rappellent celles que Patrick Modiano a faites pour écrire Dora Bruder ou celles que Jean-Luc Coatalem, le premier récipiendaire du Prix Goncourt. Choix de la Géorgie, a entreprises, dans son roman La part du fils, pour restituer l’histoire, tout aussi tragique, de son grand-père. 

 

Les faits sont racontés dans un style qui impressionne le lecteur non seulement par leur contenu - un roman qui narre le sort de six (sept) enfants juifs mineurs dont les parents ont été déportés, parmi lesquels les trois filles Korman - les cousines du père de l’auteure, qui seront déportées et assassinées à Auschwitz en 1944 -, mais aussi par la façon dont ils sont racontés, ce qui nous permet d’affirmer que c’est un texte littéraire, un roman qui remplit toutes les fonctions dévolues au texte littéraire.  

 

Le roman  de Cloé Korman représente un rappel historique éclairant, une fois de plus, sur le régime nazi et le gouvernement de Vichy en France. Grâce à une analyse minutieuse des documents d'archives, l’intention de l’écrivaine ne se limite pas à éterniser la souffrance endurée par la population juive, elle offre également une nouvelle vision sur la brutalité de l'ère nazie, notamment lorsqu'elle est vue au travers des yeux d’enfants. Elle le fait sous la forme d'histoires fragmentées, procédé qui peut être considéré comme une des particularités de son style et qui insuffle un nouvel intérêt au récit, captivant, constamment, de ce fait, le lecteur.  

Même si on peut lire d’innombrables textes, littéraires entre autres, qui témoignent de l’humiliation et de l’extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, le roman sur lequel les jeunes lecteurs géorgiens ont porté le choix, se distingue d’eux du fait qu’il narre le sort tragique d’enfants, dont la plupart ont été assassinés tout comme leurs parents.   

Il est essentiel de reconnaître que le récit de Korman dépasse les histoires personnelles de ces six fillettes, en l'occurrence des familles Korman et Kaminsky. Il présente une narration plus vaste qui aborde l'expérience humaine dans son ensemble.  

La valeur éthique qui émerge, au-delà de l'esthétique narrative, se concentre avec une intensité palpable dans cette immense souffrance. Cette souffrance résonne comme un écho universel de l'histoire humaine, rappelant impérieusement la nécessité d'une réflexion profonde et de la transmission de la mémoire collective.

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